Les équipes de soins primaires : améliorer le système de santé pour les Canadiens vivant avec une démence  

Cet article a été rédigé par Nadia Sourial, blogueuse invitée et stagiaire du CCNV sous la supervision de la Dre Isabelle Vedel.

 

La population canadienne vieillit, et le nombre de personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer doublera . Les conséquences pour les personnes vivant avec cette maladie, leurs aidants, leur famille, le système de soins de santé et l’économie seront considérables; on s’attend à ce que le coût des soins de santé s’élève à 150 milliards de dollars.

 

Lors de la conférence mondiale sur la démence de 2015, la directrice générale sortante de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Dre Margaret Chan, a indiqué qu’elle ne pouvait penser à aucune autre maladie pour laquelle l’innovation, notamment les percées scientifiques pour concevoir un traitement curatif, était aussi cruciale. Depuis, l’OMS a reconnu la démence comme constituant l’une des plus grandes crises mondiales de santé publique du XXIe siècle.

 

Pour répondre à l’appel à l’action de l’OMS, les gouvernements provinciaux du Canada ont mis en œuvre des réformes ayant pour objectif de fournir de meilleurs soins aux personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies complexes. Essentiellement, ces réformes ont autorisé les médecins de famille à diagnostiquer, à traiter et à prendre en charge la maladie d’Alzheimer. Ces améliorations de la pratique pourront, on l’espère, alléger le fardeau que la maladie impose au système de soins de santé canadien en réduisant le nombre de patients vivant avec la maladie d’Alzheimer admis aux services d’urgence, dans les hôpitaux et dans les établissements de soins de longue durée.

 

Ces réformes financées par les fonds publics sont en place depuis plus de dix ans dans de nombreuses provinces, mais on ne sait toujours pas si les changements apportés ont porté fruit.

 

Notre étude, qui est menée dans le cadre des activités du Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement (CCNV), fournira ces renseignements essentiels. Nous examinons l’incidence de ces réformes en analysant des données gouvernementales sur la santé de tous les patients vivant avec la maladie d’Alzheimer recueillies en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick pendant les 15 dernières années. Comme ces sources de mégadonnées portent sur plus de deux tiers des Canadiens atteints de la maladie d’Alzheimer, elles nous permettront d’étudier les tendances en matière de soins et d’utilisation des ressources de santé observées avant et après la mise en œuvre des réformes à l’échelle de la population.

 

Pour mesurer ces tendances, notre équipe a élaboré une liste de près de 60 indicateurs de rendement comprenant, entre autres, le nombre de patients ayant accès à un médecin de famille, le nombre de réadmissions à l’hôpital dans les 30 jours de l’obtention d’un congé, le nombre de patients qui ont reçu d’un médecin de famille une ordonnance pour un médicament contre l’Alzheimer ainsi que l’accès aux soins et au décès à domicile. Ces indicateurs ont été évalués en fonction de la littérature et des commentaires reçus de plusieurs intervenants, tels que la Société Alzheimer du Canada, des représentants des gouvernements, des gestionnaires et des cliniciens.

 

En plus de décrire ces tendances, nous aurons recours à des modèles statistiques novateurs pour déterminer si un plus grand nombre de personnes reçoivent un diagnostic de maladie d’Alzheimer d’un médecin de famille et sont suivies par celui-ci. Ces constats permettront de montrer si les soins de santé primaires prennent réellement en charge les patients vivant avec la maladie d’Alzheimer depuis la mise en œuvre des réformes. Nous déterminerons également si les réformes ont eu pour résultat de diminuer le nombre de visites aux services d’urgence, d’admissions à l’hôpital et d’autres services de soins de santé qui sont nécessaires aux personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer.

 

Dans leur ensemble, les résultats de notre étude indiqueront aux représentants provinciaux de la santé, aux chercheurs et aux groupes consultatifs sur la maladie d’Alzheimer, les aspects efficaces des réformes dans les différentes provinces, ainsi que ce qui doit encore être amélioré. Notre étude aidera le Québec, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick et, ultimement, le reste du Canada à disposer d’un système de soins de santé durable et efficace, capable de répondre aux besoins des personnes et des familles vivant avec la maladie d’Alzheimer afin de leur donner, en fin de compte, une meilleure qualité de vie, de meilleurs services et de meilleurs soins.

 

Pour en savoir plus au sujet de ce projet, veuillez consulter la toute nouvelle page Web de l’équipe no 19 ou communiquer directement avec Nadia à l’adresse nadia.sourial@mail.mcgill.ca.

 

Les points de vue et les opinions exprimés par les blogueurs invités sont ceux des auteurs (chercheurs du CCNV) et ne reflètent pas nécessairement le point de vue du Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement et de ses organismes partenaires.

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