L’évaluation d’un traitement préventif pour la démence consistant en une intervention révolutionnaire à trois volets : l’essai SYNERGIC

« Notre essai SYNERGIC viendra justifier un traitement préventif de la démence en démontrant comment la cognition peut être améliorée grâce à une combinaison d’exercice et d’entraînement cognitif. Il contribuera à définir les lignes directrices cliniques pour les médecins dont les patients sont à risque de développer une démence. Non seulement nos résultats pourraient améliorer la qualité de vie des Canadiens âgés, mais pour chaque année de retard dans l’évolution de la démence, le système de santé canadien pourrait économiser des milliards de dollars. » Dr Manuel Montero-Odasso

Un participant de recherche dans l’essai SYNERGIC

 Les données probantes provenant d’essais et d’études cliniques ont démontré un lien fort entre le déclin cognitif et les troubles de la mobilité. Tellement, en fait, que les adultes plus âgés ayant un déclin cognitif sont deux fois plus à risque de subir le genre de chutes invalidantes qui nécessitent des soins en établissement.

C’est parce que d’importants aspects de la cognition — comme l’attention et la mémoire — partagent les mêmes circuits cérébraux qui contrôlent la marche et la navigation. Pourtant, malgré les liens étroits qui existent entre les deux, la diminution de la mobilité et celle de la cognition continuent d’être évaluées séparément par les médecins, car aucune recommandation particulière n’existe pour les inciter à effectuer des évaluations combinées.

Cherchant à combler cette lacune, les docteurs Manuel Montero-Odasso et Louis Bherer dirigent une équipe au sein du Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement qui s’emploie à élaborer des recommandations cliniques qui permettront d’aider les médecins à évaluer la déficience cognitive légère (DCL) et à retarder son évolution. Comme une étape intermédiaire entre le déclin cognitif attendu associé au vieillissement normal et la plus forte baisse associée à la démence, la DCL se traduit par des problèmes de mémoire, de langage, de la pensée et du jugement. Selon Montero-Odasso, « jusquà 75 % des personnes atteintes de DCL peuvent évoluer vers des symptômes de démence, notamment la maladie dAlzheimer. »

Maintenant, en ce qui a trait aux bonnes nouvelles : Les recherches ont démontré que l’exercice physique avait un impact positif sur la cognition des personnes atteintes de DCL — en réduisant le nombre et la gravité des chutes — et les activités d’entraînement cérébral cognitif améliorent la mobilité et la capacité d’une personne à faire de l’exercice. Par contre, la carence en vitamine D est associée au déclin cognitif, souligne le docteur Montero-Odasso.

La réunion de consensus se tenait à Montréal en présence de tous les membres de l’équipe sur la mobilité, l’exercice et la cognition, ainsi que du conseil consultatif international, qui comprend les docteurs Olivier Beauchet, Caterina Rosano, Jeff Hausdorff, Joe Verghese et Stephanie Studenski.

Il va de soi que la combinaison de l’exercice, de l’entraînement cognitif et de l’augmentation de l’apport en vitamine D pourrait permettre d’obtenir de meilleurs résultats que n’importe laquelle de ces interventions seule. Et c’est exactement ce que les docteurs Montero-Odasso et Bherer étudient avec l’aide d’une équipe de chercheurs de partout au Canada. Leur essai SYNERGIC cible le déclin cognitif à son stade le plus précoce — chez les personnes ayant une DCL — lorsque les interventions sont plus susceptibles d’avoir un impact et peuvent être contrôlées.

Le docteur Montero-Odasso, chef d’équipe, et le docteur Louis Bherer, coresponsable, ainsi que les docteurs Chertkow et Camicioli participant à la réunion de consensus sur la démarche et la cognition qui se tenait à Montréal.

Pour reprendre les mots du docteur Montero-Odasso : « J’ai le privilège, avec le docteur Bherer, de diriger une équipe composée de chercheurs canadiens exceptionnels dans le domaine de la cognition, de la mobilité, de l’exercice et de l’intervention cognitive. Les responsables des centres dans le cadre de notre essai, la docteure Liu-Ambrose à Vancouver, les docteurs Middleton et Almeida à Waterloo, et notre coordonnatrice de recherche nationale, Alanna Black, ont joué un rôle déterminant dans la mise en œuvre de notre essai. Nous avons aussi d’excellents scientifiques qui nous aident à optimiser le protocole d’intervention, y compris, entre autres, les docteurs Richard Camicioli, Karen Li, Sarah Fraser, Mark Speechley et Julian Doyon.

SYNERGIC

SYNERGIC est la première étude du genre à évaluer les effets combinés d’une intervention en trois volets — l’exercice, l’entraînement cognitif et l’augmentation de l’apport en vitamine D — pour retarder l’apparition de la démence. Lancé à l’automne 2016, l’essai clinique est actuellement en cours à London, Vancouver, Montréal et Waterloo, et est effectué auprès de 200 participants de plus de 60 ans ayant une DCL. Sur une période de six mois, l’étude mesure les effets d’un exercice contrôlé et d’un entraînement cognitif sur iPad (3 fois par semaine) en plus d’un apport en vitamine D. L’exercice et l’entraînement cognitif sont personnalisés en fonction des capacités des participants et évoluent en complexité en fonction de leurs résultats.

 

Les membres de l’équipe de recherche de l’étude, de gauche à droite : Korbin Blue, assistant de recherche (stagiaire); Yanina Sarquis-Adamson, assistante au laboratoire de recherche; Frederico Faria, boursier de recherches postdoctorales; Dr Montero Odasso, directeur du laboratoire sur la démarche et le cerveau; un participant de recherche; Alanna Black, coordonnatrice de la recherche en laboratoire; Stephanie Cullen, assistante de recherche (étudiante de premier cycle); et Navena Lingum, assistante de recherche (étudiante à la maîtrise). Crédits photo http://bit.ly/2kX8oTz

Pour reprendre les mots du docteur Montero-Odasso : « Nous espérons que lorsque les participants reviendront dans nos laboratoires, six mois après la fin de lessai, nous observerons une amélioration de leur état cognitif en ce qui concerne la mémoire, lattention et les fonctions exécutives. Nos résultats aideront aussi les médecins à fournir des renseignements personnalisés aux patients atteints de DCL sur les traitements qui pourraient contribuer à retarder lapparition de la démence. »

 

Pour en savoir plus sur l’étude SYNERGIC et les dernières découvertes qui proviennent du consortium, consultez les actualités du CCNV qui sont mises à jour régulièrement.    

 

 

 

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