L’équipe de la docteure Debra Morgan remporte une subvention du volet Fondation des IRSC pour des recherches sur les soins aux personnes atteintes de démence en milieu rural

Une subvention de 2,3 millions de dollars des IRSC pour financer des recherches visant à améliorer la qualité et la pertinence des services en milieu rural.

 

 

Selon la Société Alzheimer du Canada, il y a près de 564 000 Canadiens qui vivent avec la maladie d’Alzheimer. Ce nombre devrait augmenter de 66 % au cours des 15 prochaines années pour atteindre 937 000. Les milieux ruraux sont les plus durement touchés, selon la docteure Debra Morgan.

 

« Bien qu’ils aient une plus forte proportion d’adultes âgés de plus de 65 ans, les milieux ruraux ont accès à moins de services de soins de santé primaires, de spécialistes et de services de soutien que dans les grandes villes. Cela fait en sorte que certaines personnes des communautés rurales vivent avec une démence non diagnostiquée et sans un plan de soins efficace pour prendre en charge leur maladie à mesure qu’elle progresse. »

 

La docteure Morgan dirige l’équipe no 20 du CCNV : Volet rural, qui s’efforce d’inverser cette tendance.

 

En partenariat avec les prestataires de soins de santé primaires et les résidents des communautés  rurales, l’équipe cherche à élaborer des stratégies pour la démence dans les milieux ruraux de la Saskatchewan dans le but d’améliorer la qualité et la pertinence des services.

 

« Nous savons qu’il existe des principes acceptés partout dans le monde à propos des soins aux personnes atteintes de démence dans les établissements de soins de santé primaires qui mènent à de meilleurs résultats chez  les personnes atteintes de démence et leurs partenaires de soins. Le défi consiste à adapter ces principes aux milieux ruraux puisqu’ils proviennent pour la plupart de milieux urbains situés dans d’autres régions du Canada et d’autres pays », explique la docteure Morgan.

 

U of S Dementia Research Team
Les membres de l’équipe de recherche-action sur la démence en région rurale (RaDAR). De gauche à droite : Julie Kosteniuk, Megan O’Connell, Debra Morgan et Andrew Kirk. Photo prise à l’édifice des sciences de la santé de l’Université de la Saskatchewan où se trouve la Clinique de la mémoire pour les régions rurales et éloignées.

C’est un projet auquel se consacre la docteure Morgan depuis 1999. Une récente subvention du volet Fondation – 2,3 millions de dollars des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) – viendra appuyer les efforts de l’équipe qui étudient les interventions venant d’autres milieux urbains et détermine comment les mettre en œuvre en milieu rural pour améliorer les services de soins de santé primaires, l’accès à des spécialistes et les services de soutien.

 

Pour y arriver, l’équipe se sert d’un modèle d’adaptation. Travaillant directement avec les prestataires de soins de santé locaux, l’équipe conjointe s’est réunie pour déterminer quels éléments des interventions existantes doivent être adaptés au contexte local.

 

Plus précisément, la subvention des IRSC appuiera l’équipe de la docteure Morgan dans l’amélioration de sa Trousse de Recherche-action en milieu rural (Rural Dementia Action Research ou RaDAR) pour les soins de santé primaire, la rendant plus flexible, évolutive et durable dans les milieux ruraux diversifiés ayant peu de ressources, à la fois à l’échelle nationale et internationale.

 

Le projet ReSPECT (REmote Specialist-to-Primary care support enriched Care through Technology ou le Rehaussement des soins grâce au soutien spécialisé à distance à l’équipe de soins de santé primaires par le biais de la technologie), dirigé par une collègue du CCNV de la docteure Morgan, la docteure Megan O’Connell de l’Université de la Saskatchewan, vise à améliorer les connaissances liées à la démence chez les prestataires de soins de santé primaires en milieu rural, en mettant l’accent sur l’éducation à distance qui amène des changements dans la pratique clinique. « Entre autres, nous allons explorer de nouvelles utilisations de la technologie pour permettre aux spécialistes dans le domaine de la démence de soutenir à distance les prestataires de soins de santé primaires dans le diagnostic et la prise en charge des patients atteints de démence en milieu rural. L’objectif est de faire en sorte de ne pas avoir à diriger les cas typiques vers un spécialiste pour une consultation classique face-à-face », explique la docteure O’Connell.

 

Un autre aspect que l’équipe supervise, sous la direction de la docteure Julie Kosteniuk, est l’adaptation d’outils d’aide à la décision pour les prestataires de soins de santé primaires, mis au point en Ontario par le docteur Dallas Seitz (co-leader de l’équipe no 11 du CCNV). Ces outils fondés sur des données probantes – l’algorithme d’évaluation et de traitement de la démence pour les intervenants en soins de santé primaires (Primary Care Dementia Assessment and Treatment Algorithm ou PC-DATA) – prennent la forme d’un formulaire de suivi des visites que les prestataires de soins de santé consultent et remplissent dans le dossier médical électronique au point de service des patients. Ces dossiers assurent le suivi des informations relatives aux patients et viennent appuyer la prestation de soins continus et coordonnés aux personnes atteintes de démence par les membres de l’équipe de soins de santé primaires du patient.

 

Élaborer des stratégies de soins axées sur le travail d’équipe est aussi un objectif de la recherche. « Les formulaires de suivi clinique peuvent aider à relier les divers intervenants entre eux en permettant aux ergothérapeutes, aux infirmières praticiennes, aux médecins et aux infirmières en soins à domicile de remplir leurs sections peu importe l’endroit où ils voient le patient », ajoute la docteure Kosteniuk.

 

Du point de vue de la docteure Morgan, « déterminer ce qui fonctionne, où et pourquoi, constitue une adaptation constante. Cette démarche mènera à l’invention de façons différentes de faire des choses comme prodiguer des soins en équipe, les soins en collaboration et offrir du soutien et de l’éducation aux patients ».

 

Pour en savoir plus sur les travaux de l’équipe du CCNA 20 : Volet rural, cliquez ici

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