Melissa Andrew contribue à révéler le vrai visage de la démence

La Dre Melissa Andrew, MD, Ph. D., M. Sc. (PH), FRCPC, dirige l’équipe 14 du CCNV, est gériatre au QEII Health Sciences Centre, professeure agrégée en médecine et en médecine gériatrique à l’Université Dalhousie et scientifique affiliée au Centre canadien de vaccinologie.

« Deux personnes présentant des modifications cérébrales semblables qui pourraient mener à la démence peuvent avoir des manifestations pathologiques très différentes… Nous croyons qu’une compréhension holistique de la santé générale et des milieux sociaux contribuera à résoudre cette énigme. » Dre Melissa Andrew

 

Il y a une tendance « indéniable » vue en clinique et pourtant non examinée dans les études et les essais. Selon la Dre Melissa Andrew, les personnes qui présentent de nombreux problèmes médicaux, fonctionnels et sociaux sont plus à risque de développer une démence et ont également tendance à présenter une évolution plus grave de leur maladie.

 

Faire progresser la recherche dans ce domaine est compliqué par le fait que les patients vus par des médecins dans les cliniques ont tendance « à être plus âgés, à être plus souvent des femmes que des hommes, à être socialement vulnérables et à avoir des problèmes fonctionnels et de nombreux problèmes de santé globaux ». En revanche, les gens dans les essais et les études ont tendance à être choisis expressément parce qu’ils « n’ont aucun autre problème », explique la Dre Andrew.

 

Alors que la sélectivité a du sens d’un point de vue pratique – c’est-à-dire qu’elle permet aux chercheurs de mieux comprendre les effets de ce qui est testé dans le cadre de l’étude ou de l’essai – elle exclut aussi, et malheureusement, le « vrai visage de la démence » en mettant de côté les personnes les plus âgées et les plus fragiles ayant de multiples problèmes médicaux.

 

Le CCNV jouera un rôle crucial en révélant le vrai visage de la démence. Grâce au consortium, la Dre Andrew et son équipe apprendront :

(1) Pourquoi le fait d’avoir beaucoup d’autres problèmes (« multimorbidité ») accroît le risque et la gravité de la démence?

(2) Que pouvons-nous faire pour diminuer le risque et la gravité de la démence?

(3) Comment les fournisseurs de soins de santé peuvent-ils mieux prendre en charge les symptômes et les autres problèmes de santé qui coïncident avec la démence?

 

Jusqu’à présent, l’équipe de la Dre Andrew a collaboré avec le Programme transversal sur les femmes, le genre, le sexe et la démence du CCNV pour s’assurer que les cohortes cliniques (Plateforme no 1) recueillent le type de renseignements nécessaires pour dresser un portrait plus complet des problèmes médicaux et fonctionnels des participants (afin de répondre aux questions relatives à la multimorbidité) et sur la façon dont le sexe et le genre affectent la démence.

 

Bien qu’encore au stade préliminaire de ses recherches, la Dre Andrew soupçonne qu’un facteur majeur associé à l’augmentation du risque de démence et de la gravité de l’évolution de la maladie est la capacité individuelle à réparer les dommages causés aux systèmes corporels. Il va de soi que plus une personne subit de dommages à son système à l’échelle moléculaire, plus il est probable que leur capacité de réparation sera diminuée par le surmenage. Même le sentiment d’être en mesure de composer avec les facteurs de stress à mesure qu’ils se présentent peut avoir un impact sur le risque et la gravité de la démence. Les milieux sociaux, les hormones de stress, le fonctionnement du système immunitaire, les comportements de santé associés à la situation socioéconomique, ainsi que l’accès aux ressources, jouent tous un rôle dans la capacité de réparation d’une personne, selon la Dre Andrew. En un mot, « plus le milieu social d’une personne est favorable, plus elle peut tolérer les demandes et les dommages à son système ».

 

La stratégie de la Dre Andrew est conforme aux discussions croissantes concernant le besoin de concevoir des traitements holistiques pour la démence dans les premiers stades de la maladie – des traitements qui tiennent compte non seulement de l’état physique de chaque personne, mais aussi de leur milieu et de leurs conditions de vie. Ce qui est unique à propos du projet de la Dre Andrew et de son équipe est leur principe directeur selon lequel en considérant les facteurs de risque « non- traditionnels » de la démence et en les considérant dans leur ensemble plutôt qu’un à la fois, ils en viendront à mieux comprendre comment la véritable démence survient, quelles en sont ses manifestations et quelle est la meilleure façon de déceler et de traiter cette maladie.

Go back to top