Découverte : Cible diagnostique et thérapeutique pour la maladie d’Alzheimer chez l’humain, homologuée par Ermergent BioSolutions

« Cette découverte se rapporte à la possibilité de mettre au point un vaccin de prévention de la maladie d’Alzheimer chez l’humain. Se faire vacciner à 50 ans et peut-être prévenir ainsi l’apparition de la maladie d’Alzheimer est maintenant une perspective très excitante. » – Dr Neil Cashman

 

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Le Dr Neil Cashman est un neurologue et neuroscientifique qui travaille en neurodégénérescence et en neuro-immunologie à l’Université de la Colombie-Britannique. Il dirige, à travers le CCNV, une équipe de travail sur les protéines pliées anormalement.

La semaine prochaine, des chercheurs internationaux, des professionnels des soins de santé et des organisations de l’industrie se réuniront pour partager les dernières avancées et théories liées à la recherche sur la démence, à l’occasion de la Conférence internationale de l’Alzheimer’s Association, à Washington, D.C. La tenue de cette conférence ne peut pas mieux tomber pour le Dr Neil Cashman et son équipe, puisqu’ils pourront y annoncer leur récente découverte, qui aura des incidences sur les interventions diagnostiques et thérapeutiques liées à la maladie d’Alzheimer.

 

Leur découverte conclut plus de vingt années consacrées au pourquoi et au comment des protéines anormalement pliées dans le corps humain, ainsi qu’à la mise au point de solutions ciblées visant à arrêter leur propagation. Composantes fondamentales de toute cellule vivante, les protéines sont constituées de longues chaînes d’acides aminés qui se plient les unes autour des autres en une structure tridimensionnelle spécifique permettant à la cellule de fonctionner. Le Dr Cashman et son équipe se sont peu à peu rendu compte que lorsqu’une protéine se plie anormalement, la cellule ne peut plus fonctionner correctement, ce qui peut causer des maladies dans les cellules environnantes, et même avoir un effet d’« ensemencement », c’est-à-dire entraîner le pli anormal d’autres protéines. Effet domino tragique, ce processus peut entraîner l’apparition de maladies comme la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et la sclérose latérale amyotrophique. Ces maladies continueront jusqu’à ce qu’on intervienne au plan thérapeutique.

 

Bonne nouvelle cependant, c’est précisément là où l’immunothérapie gagne du terrain, explique le Dr Cashman. Son équipe et lui ont en effet découvert une cible pour les oligomères bêta-amyloïdes. Étant donné que ces derniers sont les protéines présentes dans les plaques cérébrales de la maladie d’Alzheimer et qu’ils sont toxiques pour les cellules nerveuses, ils ont été sélectionnés par l’équipe. Celle-ci a essentiellement trouvé un moyen d’avoir accès aux oligomères pour modifier leur structure afin qu’ils puissent être facilement reconnus et ciblés par des anticorps.

 

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Les résultats sont incroyables. « Les anticorps que nous avons mis au point dans notre modèle animal se lient à des oligomères synthétiques et authentiques dans un cerveau atteint de la maladie d’Alzheimer, lors du test Critical Flicker Fusion – CFF; les anticorps peuvent bloquer la toxicité et peuvent même arrêter l’activité d’ensemencement des oligomères Aß. »

 

Cangene Corporation, entreprise canadienne de biotechnologie, qui a été acquise par Emergent BioSolutions l’année dernière, a homologué cet anticorps et l’épitope correspondant à partir de l’Université de la Colombie-Britannique. L’équipe du Dr Cashman a donc pu mener à bien des expériences sur des animaux et découvert que « la vaccination de souris atteintes de la maladie d’Alzheimer protège contre la propagation de cette dernière, des plaques d’Aß et de certains types de perte de mémoire, chez un modèle précis de la maladie ».

 

Plus récemment, et sur ​​la base de ces résultats, l’équipe du Dr Cashman et Emergent BioSolutions ont confirmé qu’il s’agit d’une cible pour la maladie d’Alzheimer chez l’humain et que cette découverte est prometteuse puisque cet épitope pourrait mener à un vaccin qui empêcherait ou retarderait l’apparition de la maladie.

 

Le CCNV jouera un rôle clé quant à l’évolution de ce travail vers des essais sur des êtres humains. Même si le vaccin ne sera probablement disponible que dans une dizaine d’années ou plus, il s’agit, selon le Dr Cashman, « d’une perspective et d’une découverte très excitantes ».

 

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