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L’exercice : ses bienfaits thérapeutiques et protecteurs contre la démence

Blogueurs invités

Cet article a été rédigé par la docteure Laura Middleton, blogueuse invitée et chercheuse du CCNV.

 

Au cours de la dernière décennie, les échecs lors des essais cliniques de médicaments ont mené de nombreux chercheurs à envisager des traitements alternatifs pour décaler, voire empêcher l’apparition de la démence. Leurs résultats sont encourageants et montrent qu’environ 35 pour cent des cas de démence peuvent être évités par l’adoption de meilleurs choix en matière de santé et d’habitudes de vie. Parmi ceux-ci, l’exercice est considéré comme la mesure de protection la plus efficace contre la démence dans les pays développés, où le niveau de scolarité est élevé.

 

Les personnes qui font de l’exercice régulièrement ont près de 40 pour cent moins de risque de développer une démence. De plus, les personnes âgées atteintes de démence qui se mettent à l’exercice peuvent améliorer leur fonctionnement quotidien et présentent des améliorations dans leur capacité à marcher par rapport aux personnes qui restent inactives. L’exercice peut aussi améliorer directement la structure et le fonctionnement du cerveau ainsi que la cognition chez les personnes âgées atteintes ou non de démence.

 

RECHERCHES AU SEIN DU #1A (CCNV) :

Il reste à voir comment nous pouvons mieux exploiter les bienfaits de l’exercice. Y a-t-il une intensité ou un type idéaux d’exercice? Peut-on augmenter les bienfaits de l’exercice en le combinant à d’autres interventions?

 

Pour nous aider à y voir plus clair, deux études du CCNV portent sur cette dernière question. Plus précisément, des équipes examinent comment différentes combinaisons d’exercices, d’entraînement cognitif, de prise de vitamine D et de régime alimentaire peuvent avoir un impact sur la cognition, la structure et le fonctionnement du cerveau, ainsi que sur la mobilité des Canadiens plus âgés à risque de développer une démence. Nous espérons que par la combinaison de ces différents traitements nous pourrons être en mesure d’en accentuer les bienfaits.

 

PROMOTION DE L’EXERCICE :

Bien que nous attendions avec impatience les résultats de ces études, nous savons déjà que l’exercice comporte des bienfaits pour les personnes qui ont, ou sont à risque de développer, une démence. La question devient donc : Devrions-nous attendre de trouver la dose ou la combinaison parfaite d’interventions avant de faire la promotion de l’exercice auprès des personnes qui ont ou sont à risque de démence? La plupart de mes collègues pensent, comme moi, que nous ne devrions pas attendre.

 

Comme complément à nos études sur l’exercice au sein du CCNV,  je crois que nous devons aussi permettre un meilleur accès à l’exercice que ce qui est actuellement offert aux personnes atteintes de démence. Je dis cela parce que les programmes d’exercices pour les personnes souffrant de démence sont rares ou souvent pas suffisamment intenses pour répondre aux recommandations en matière d’exercice physique. Au cours des deux dernières années, mes stagiaires de recherche ont tenu des groupes de discussion afin de mieux comprendre les préférences en matière d’exercice et de soutien nécessaires chez les personnes atteintes de démence.

 

Ils ont constaté qu’un facteur essentiel, souvent mentionné par les personnes atteintes de démence et leurs soignants, consiste à avoir accès à un fournisseur d’exercice encourageant qui comprend et répond à leurs besoins particuliers.

 

Bien que les différents fournisseurs d’exercice — des centres de jour de la ville et des YMCA, aux centres de culture physique privés — incluent souvent les personnes atteintes de démence dans leurs programmes d’exercice, ils n’ont généralement pas d’éducation ou de formation officielle leur permettant d’adapter leurs programmes afin que ceux-ci répondent aux besoins des personnes atteintes de démence. Leurs stratégies ont plutôt tendance à être développées selon les besoins du moment. Nous pouvons et devons faire mieux.

 

PROCHAINES ÉTAPES :

Pour ce faire, nous avons réuni une équipe composée de chercheurs (y compris ceux provenant de nos six équipes de recherche du CCNV), de personnes atteintes de démence, de fournisseurs d’exercice et d’autres intervenants afin de cibler cette question et de déterminer les possibilités. Notre vision consiste à élaborer des outils fondés sur des données probantes qui permettront d’accroître le nombre, la qualité et la variété des programmes d’exercice offerts et adaptés aux besoins des Canadiens atteints de démence. Cela contribuera à assurer que les fournisseurs qui offrent des programmes d’exercice aient les compétences nécessaires pour interagir avec et répondre aux besoins des personnes atteintes de démence. En fin de compte, notre objectif est que l’on tienne compte des besoins et des préférences des personnes atteintes de démence et qu’on les intègre dans l’élaboration, le contenu et l’offre de programmes d’exercice pour améliorer la qualité de leur expérience.

 

Pour de plus amples renseignements, je vous encourage à communiquer avec moi (Laura Middleton), au Laboratoire du cerveau et du corps humain de l’Université de Waterloo, en cliquant ici.

 

Les points de vue et les opinions exprimés par les blogueurs invités sont ceux des auteurs (chercheurs du CCNV) et ne reflètent pas nécessairement le point de vue du Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement et de ses organismes partenaires.

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