« Nous cherchons à découvrir de nouveaux biomarqueurs pour le diagnostic précoce et de nouvelles cibles pour le traitement de la maladie d’Alzheimer en révélant les premiers changements synaptiques dans le cerveau qui mènent à la mort cellulaire. » Dr Robert Bartha
Lorsqu’une cellule du cerveau est endommagée par la maladie d’Alzheimer et que ces neurones commencent à mourir, cela peut mettre en branle un processus de mort cellulaire, connu sous le nom d’apoptose. Ayant un effet domino, une fois que l’apoptose commence, elle ne peut pas être arrêtée. Du moins pas encore.
Cherchant à enrayer ce processus, le docteur Robert Bartha dirige une équipe de recherche au sein du Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement (CCNV) qui conçoit des méthodes pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer à un stade précoce et découvrir des cibles de traitement.
Pour y arriver, il s’intéresse à la façon dont les cellules communiquent entre elles par les synapses, c’est-à-dire la jonction entre deux cellules nerveuses dans le système nerveux.
Pourquoi les synapses?
C’est vrai que les chercheurs sont déjà en mesure de démontrer quand le tissu cérébral s’atrophie et meurt à l’aide de l’IRM et de la TEP. Malgré les renseignements précieux que ces clichés d’imagerie ont apportés aux chercheurs spécialistes de la maladie d’Alzheimer – en leur permettant de voir les plaques amyloïdes et les dépôts de la protéine tau – , explique le docteur Bartha.
En découvrant les biomarqueurs visuels de l’apoptose dans les synapses, docteur Bartha et son équipe pourraient entrevoir « les premières lésions dans le cerveau avant que les changements plus importants, plus répandus se produisent. » Autrement dit : cela pourrait empêcher l’effet domino de l’apoptose avant même qu’elle ne débute.
Dans ce but, ils cherchent à concevoir et valider un traceur qui ciblera et illuminera une protéine appelée caspase-3 qui est associée à ce mécanisme de mort cellulaire. En même temps, ils travaillent à concevoir un modèle de souris génétiquement modifiée qui leur permettra de valider que le traceur est situé là où la caspase-3 se trouve chez la souris. Leur objectif final est d’utiliser ce traceur pour mesurer la caspase-3, de manière non effractive, chez les humains.
Pour mener à bien ce projet, docteur Bartha et son équipe ont dû établir les fondements de nouvelles techniques d’imagerie. D’abord, ils ont dû rendre le cerveau de souris translucide, une fois que les aient été sacrifiées, en dissolvant les lipides du cerveau. Les chercheurs ont pu ensuite utiliser l’imagerie optique (une technique non effractive qui permet de voir à l’intérieur des tissus) pour indiquer tous les endroits où se trouve la caspase-3 dans cerveau.
Collaborations et prochaines étapes
En rejoignant le CCNV, docteur Bartha et son équipe de recherche tenaient à ce que leurs travaux s’inscrivent dans le projet du docteur Roger Dixon qui consiste à concevoir de nouveaux biomarqueurs. Ils ont l’intention de partager leur découverte chez les souris et de voir avec l’équipe du docteur Dixon comment ils pourraient mettre en pratique leurs résultats et utiliser leurs nouvelles techniques d’imagerie chez les humains.
Selon le docteur Bartha : « Si l’un de nos projets fonctionne vraiment bien, alors nous pourrions possiblement l’évaluer à plus grande échelle plus rapidement chez les humains, à l’intérieur du cadre du CCNV. Et obtenir des résultats plus rapidement. »
Pour en savoir plus sur le projet du docteur Bartha et de son équipe, visionnez leur vidéo en cliquant ici.